Présentation subjective
J’ai écrit deux types d’essais, des essais de philosophie et des essais littéraires.
Côté philosophie, il y a à ce jour cinq ou six titres.
Devant la beauté de la nature, essai très ample par les recherches qu’il a demandées, par son caractère pluridisciplinaire et par sa longueur – il fait 460 pages – s’interroge sur notre émerveillement spontané devant les paysages naturels. Que disons-nous, lorsque nous affirmons qu’un coucher de soleil est beau ? Pourquoi la vision du ciel étoilée nous fascine ? Pourquoi éprouvons-nous tant d’émotions quand nous marchons en montagne ou en forêt ? Comment nos cinq sens fonctionnent en milieu naturel ? Questions simples, mais vertigineuses…
Comment vivre lorsqu’on ne croit en rien ? pose la question de savoir quelle existence mener lorsqu’on ne croit pas en Dieu, qu’on ne se sent appartenir à aucune chapelle, qu’on n’a pas non plus le tempérament d’un militant ni une forte adhésion à un courant politique. Pour explorer cette question, l’essai revisite la pensée des sceptiques de l’Antiquité – des personnages souvent peu connus comme Pyrrhon, Timon, Arcésilas, Cicéron. Et aboutit à une proposition, un « quadruple remède » sceptique qui se veut adapté aux défis de notre époque.
Comment ne pas être esclave du système ? est d’abord une réflexion sur notre modernité connectée, avec une tentative pour donner des repères permettant de comprendre ce qui a basculé après 1989, année de la naissance du Web. C’est aussi un essai qui propose une formule ou une maxime pour échapper à l’utilitarisme régnant, à la soif d’optimisation et de maximisation portée par la technostructure : le projet avancé porte le nom de post-utilitarisme.
Apprendre à faire l’amour se lit comme un art érotique adapté à notre époque : il s’agit d’aller contre le scénario dominant dans le domaine de la sexualité, qui nous amène à répéter toujours les mêmes gestes dans le même ordre, avec une injonction de performance et de jouissance. En un mot : j’ai souhaité mobiliser la philosophie pour montrer qu’il pouvait y avoir de la beauté et de la liberté dans la sexualité, et aller contre les représentations véhiculées par le porno.
Microréflexions présente une série d’essais très courts, de quelques pages chacun, abordant une cinquantaine de thèmes classiques de l’histoire de la philosophie, et peut se lire comme une introduction non scolaire, très personnelle et plutôt destinée aux adultes, à cette discipline.
Enfin, La joie est plus profonde que la tristesse est un recueil d’entretiens avec le penseur du réel Clément Rosset, disparu en 2018.
Dans un registre plus littéraire, je me suis intéressé à notre relation à l’alcool et à l’alcoolisme, à travers ce qu’en disent de nombreux écrivains qui ont énormément bu, de Rimbaud à Bukowski, dans Se noyer de l’alcool ?.
Les multiples dimensions et significations du baiser m’ont occupé pour Contribution à la théorie du baiser. Ce livre a une forme mixte : un chapitre sur deux évoque l’histoire intellectuelle et artistique du baiser depuis l’Antiquité romaine, l’autre est consacré à des souvenirs de baiser personnels.
Ce qui nous relie est une narrative non-fiction, un récit-enquête à la première personne, qui se demande comment l’apparition du Web en 1989 et le développement du réseau mondial ont modifié la société et la politique. Cette narration tourne autour de trois personnalités que j’ai rencontrées : l’hacktiviste Julian Assange, Peter Thiel, le premier investisseur de Facebook, et un complotiste – qui se désignait de préférence lui-même comme un truther, un « chercheur de vérité » – qui a choisi de rester anonyme.