Premières volontés

Grasset, repris en Pocket.

Avril 1998

120 pages.

ISBN : 978-2266154260

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L’extrait


« Je l’ai trouvé au bout d’une corde. Il avait le regard fixe, son visage exprimait une émotion, un calme surhumains. Malgré le nœud qui la ceignait, sa gorge n’était pas distendue. Cependant il y avait, dans l’oscillation presque imperceptible de ses membres, comme un mouvement de dislocation. J’avais onze ans. Mon père, les lèvres entrouvertes, les yeux exorbités, les bras raides, me consacrait son dernier silence d’amour. »

L’histoire


C’est d’abord l’histoire d’une mort. Celle d’un homme retrouvé pendu au bout d’une corde par son fils de onze ans. Aujourd’hui, l’enfant a grandi. Il relate ses souvenirs et raconte sa nouvelle vie, sans lui. Il essaie de comprendre, surtout, en rassemblant les traces du passé, pour découvrir les zones d’ombre et de lumière de ce père absent : membre de l’élite, grand amateur de femmes et d’alcool, le défunt était pourtant lunatique, excessif, angoissé. Il s’agit d’une quête des vivants également pour le narrateur, qui aime la sensuelle Mathilde, à présent à Lisbonne. Saura-t-il la reconquérir ? Et pardonnera-t-il enfin le geste désespéré de son père pour mieux renaître ?

Revue de presse

Eric Neuhoff, Madame Figaro, 18 avril 1998

« À la première page, le narrateur, qui a onze ans à l’époque, trouve son père pendu. Ce sont des choses qui vous secouent. Le livre est comme une lettre d’amour à retardement. Le jeune homme se cogne contre les vitres, reconstitue par scènes brèves, somnambuliques, la vie de ce Paul qui, lui aussi, a été adolescent. Il se heurte à sa mère, coupable, coincée, qui avait divorcé et s’était remariée. Il téléphone à une ancienne maîtresse de son père, part pour Lisbonne rejoindre une certaine Mathilde. A coups de phrases sèches, pointues, définitives, Alexandre Lacroix trace le portrait d’un adulte faible et attachant, qu’il a fini par comprendre. Ce père qui « ne craignait pas que le sol manque sous ses pieds », qui sentait l’eau de Cologne, écoutait Bach et buvait trop de bourgogne. On a envie de saluer l’apparition de ce talent comme on avait accueilli les débuts de Modiano : avec stupeur et enthousiasme. Les formules crépitent : « Le ciel n’a rien à dire », « J’ai perdu le nord de mon cœur », « Nous pouvions marcher dans n’importe quel hiver ». Lacroix écrit à l’encre violente. Il y a dans ces pages une vraie souffrance, une urgence qui saute aux yeux. Cela fouette le sang. »

Pierre Kyria, Le Monde des Livres, 2 mai 1998

« À la première page, le narrateur, qui a onze ans à l’époque, trouve son père pendu. Ce sont des choses qui vous secouent. Le livre est comme une lettre d’amour à retardement. Le jeune homme se cogne contre les vitres, reconstitue par scènes brèves, somnambuliques, la vie de ce Paul qui, lui aussi, a été adolescent. Il se heurte à sa mère, coupable, coincée, qui avait divorcé et s’était remariée. Il téléphone à une ancienne maîtresse de son père, part pour Lisbonne rejoindre une certaine Mathilde. A coups de phrases sèches, pointues, définitives, Alexandre Lacroix trace le portrait d’un adulte faible et attachant, qu’il a fini par comprendre. Ce père qui « ne craignait pas que le sol manque sous ses pieds », qui sentait l’eau de Cologne, écoutait Bach et buvait trop de bourgogne. On a envie de saluer l’apparition de ce talent comme on avait accueilli les débuts de Modiano : avec stupeur et enthousiasme. Les formules crépitent : « Le ciel n’a rien à dire », « J’ai perdu le nord de mon cœur », « Nous pouvions marcher dans n’importe quel hiver ». Lacroix écrit à l’encre violente. Il y a dans ces pages une vraie souffrance, une urgence qui saute aux yeux. Cela fouette le sang. »