La grâce du criminel

Presses Universitaires de France, collection « Perspectives critiques »,
2005192 pagesISBN : 2130546242

Commander
 

L’extrait


« Quand il écrit sur le crime, la méthode du romancier n’est pas scientifique. Il procède principalement par empathie. C’est-à-dire qu’il s’efforce de se mettre psychologiquement à la place du criminel, pour décrire de l’intérieur ses émotions, sa perception du monde et ses raisonnements – sans les juger. Chez certains auteurs – Dostoïevski en est probablement l’exemple le plus flagrant – cette entreprise de reconstitution empathique de la personnalité criminelle va très loin, aussi loin qu’il est possible sans avoir commis de crime de sang soi-même. »

Le thème


L’objectif de cet essai est de montrer que la littérature, et plus précisément la lecture comparée des romans, peut apporter une contribution à la compréhension de la personnalité criminelle. La lecture des grands auteurs du crime – Fedor Dostoïevski, William Faulkner, Jean Genet, Truman Capote, Marguerite Duras… – sert ici à jeter les fondements théoriques d’une nouvelle spécialité qu’on pourrait appeler la ‘‘critique criminologique’’. On pourrait ainsi étudier les crimes passionnels à travers le roman romantique ou les parricides et les infanticides à travers les tragédies grecques.

Revue de presse

B. M., Le Figaro Littéraire, 3 mars 2005

« Quatre ans après son remarquable essai sur les écrivains et l’alcoolisme (Se noyer dans l’alcool ?), Alexandre Lacroix, 29 ans, livre une passionnante étude sur le crime tel qu’il s’accomplit dans le roman. Ce qui souvent tient du pensum universitaire devient, sous sa plume alerte, un récit à la fois agréable et instructif, passant en revue l’histoire de la littérature mondiale. De Shakespeare à Conan Doyle, via Euripide, Freud et Anthony Burgess. Un découpage narratif permettant d’analyser la période qui précède le crime, le passage à l’acte et enfin les conséquences du geste irréparable. La solitude, l’errance dans les villes industrielles, sont abordées à travers les inévitables héros de Dostoïevski et de Faulkner. Marguerite Duras, qui écrivit n’importe quoi sur un fait divers, en prend pour son grade. »

Yves Simon, Médias, juin 2005

« Un jeune écrivain, Alexandre Lacroix, publie un essai sur le crime en littérature. La thèse est simple : les écrivains sont les plus grands profilers de tous les temps puisqu’ils ont pour eux, ce qui manque parfois aux policiers et aux chasseurs de serial-killers, un imaginaire délirant. Ils inventent de magnifiques crimes sans presque jamais les commettre, décrivent par le menu le passage à l’acte, la peur, les remords, la gestuelle, le dégoût. De Dostoïesvki à Capote, de La Moisson rouge de Hammett à Thérèse Raquin de Zola, Lacroix nous fait revisiter également La Condition humaine de Malraux, le shinju japonais qui consiste, pour les amants, à vouloir se suicider ensemble, le Gide des Caves du Vatican et son célébrissime acte gratuit… Pour l’été, c’est un cours de rattrapage sur des livres qu’on a oubliés, ou que l’on n’a jamais lus… Aussi excitant, mais plus troublant et plus instructif qu’un simple polar. »